Quand le stress empêche de dormir

Les situations et les événements vécus dans la journée ont un impact physiologique et psychique qui peut retentir, parfois à notre insu, sur le déroulement de nos nuits. Attention, prévient le Docteur Eric Mullens, médecin somnologue : une altération du sommeil constitue en elle-même une source de stress. On court le risque de voir s’installer un cercle très vicieux…

“Je n’en ai pas fermé l’œil de la nuit !”          

Nous avons tous fait l’expérience d’une perturbation passagère du sommeil, liée à une émotion forte éprouvée dans la journée : choc et colère après un accident ou une altercation, appréhension d’un examen médical, chagrin d’une rupture sentimentale… Que se passe-t-il alors dans notre organisme ? “Chez une personne exposée à des soucis ou à un environnement agressif, l’alerte émotionnelle se traduit par un emballement du système nerveux et par une hyperactivité cérébrale, ce qui stimule l’éveil de façon excessive et contrarie le sommeil”, explique le Docteur Mullens.
Sommes-nous toujours conscients des facteurs négatifs qui influent sur notre sommeil ? Rien n’est moins sûr. “Le seul fait de se lever tôt, ou de se coucher tard après une longue journée de travail, est une source de stress pour notre organisme, qui n’est pas programmé pour cela. Le travail de nuit, en particulier, expose à un stress intense.” 
 

Des troubles du sommeil aux effets délétères

Aigu ou insidieux, ponctuel ou durable, le stress a des conséquences diverses selon les personnes. “Lorsque des soucis graves ou répétés engendrent de l’anxiété, on constate classiquement des difficultés d’endormissement. L’insomnie peut aussi se manifester par des éveils trop longs entre chaque phase de sommeil, ou par des éveils multiples en fin de nuit, raccourcissant la durée du sommeil.” Dans tous les cas, on dort mal. Et c’est bien là le piège ! “La condition fondamentale pour être en capacité de résister au stress, c’est d’avoir un sommeil suffisant en quantité et en qualité. Les troubles du sommeil réduisent vos facultés d’adaptation”, avertit le Docteur Mullens. Ce cercle vicieux n’est pas sans risque pour la santé physique et psychique : “On sait que la diminution du temps de sommeil est un facteur de dépression.”
 

Des stratégies pour mieux dormir

Médecin somnologue, le Docteur Mullens a l’expérience des stratégies qui peuvent aider les victimes de stress à mieux dormir malgré leur problématique. Penser et se comporter autrement, adopter un rituel de sommeil, pratiquer une technique de relaxation… Dans cette panoplie de solutions “douces”, la phytothérapie figure en bonne. L’important est de ne pas laisser s’installer l’insomnie et ses conséquences nocives : surpoids, tension artérielle…
Bien dormir est une nécessité vitale, ne l’oublions pas.