Organe à part entière, notre enveloppe protectrice évolue avec le temps. Son aspect s'altère sous l'effet des agressions auxquelles nous l'exposons. Que faire pour mieux défendre notre peau ?
Le Docteur Jean-Louis Peyron, médecin dermatologue, répond à nos questions.
Naturactive : – La peau est l'organe le plus profond, disait Paul Valéry. On pense d'emblée au sens du toucher, mais la peau a d'autres fonctions ?
Dr Peyron : – Oui, la peau a d'abord une fonction de protection, c'est la carapace du corps. Elle a une fonction d'échange : ainsi la sudation permet de réguler la température corporelle. Et c'est un organe de dialogue, du fait de sa beauté et de sa capacité à transmettre des informations par son apparence (pâleur, rougeur…).
– Comment nous protège-t-elle ?
– La peau en bonne santé résiste aux atteintes mécaniques. Elle fait barrière aux agressions chimiques et bactériologiques, assure la photoprotection contre les rayons ultra-violets… Lorsque la peau est malade ou en mauvais état, elle perd une partie de ses facultés.
– Parmi les modifications internes qui influent sur l'état de la peau, les plus notables sont celles de l'âge ?
– Oui, la peau évolue au cours de la vie. À la naissance, la peau est très bien hydratée, mais excessivement fine et sensible à toutes les agressions. Elle s'épaissit peu à peu et développe ses systèmes de défense. Le vieillissement naturel intervient indépendamment de facteurs extérieurs. L'épiderme perd de son épaisseur, devient atrophique ; au contraire, le derme devient plus épais, moins élastique ; les rides apparaissent. C'est l'évolution chronologique normale.
– Quels sont les facteurs extérieurs les plus susceptibles de l'altérer ?
– Le principal est l'exposition solaire, à l'origine du vieillissement actinique, ou héliodermie. Sur les parties les plus exposées – visage, décolleté, mains, jambes – on constate fréquemment un aspect flétri, parcheminé, ainsi que des modifications de la pigmentation, avec des taches brunes ou inversement des taches blanches.
Le tabac altère beaucoup la peau. Une personne tabagique se reconnaît facilement à son teint terne, marqué de rides profondes.
La pollution peut avoir un rôle, en produisant des radicaux libres qui agressent les cellules cutanées. Les peaux très fines et très claires y sont les plus sensibles et présentent facilement des zones irritées, avec rougeurs et petites desquamations. Notez que l'usage de la climatisation constitue une source énorme de dessèchement, à pallier par des humidificateurs d'air.
– L'hygiène de vie a-t-elle une influence directe ?
– Naturellement, la peau est le reflet de ce qui se passe en profondeur. Si votre organisme souffre d'une mauvaise hygiène de vie, votre peau aura un aspect fatigué, terne, relâché.
– Peut-on évaluer le rôle de l'alimentation dans la santé de la peau ?
– Certaines maladies de la peau, telles que la pellagre, sont liées à des carences alimentaires, mais ce n'est pas le cas dans nos pays. L'alimentation est intéressante par l'apport de substances antiradicalaires – carotènes, vitamine E, vitamine C… – souvent présentes dans les légumes.
– Faut-il, dans certains cas, compléter l'alimentation ?
– À mon sens, une supplémentation n'est pas impérative dans le cadre d'une alimentation normale. Néanmoins, les compléments alimentaires peuvent avoir un intérêt. Mais la première démarche consiste à s'alimenter de façon équilibrée et variée : il faut manger de tout !
La peau dans tous ses états
Organe à part entière, notre enveloppe protectrice évolue avec le temps.
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