Segment terminal du tube digestif, le gros intestin donne asile à une «flore» étonnante ! Cet organe très réactif et irritable est sujet à des troubles fonctionnels sans gravité. Les conseils du Docteur Pierre Bruel.
Dans le processus de digestion, la dernière étape est la plus lente. Les résidus alimentaires séjournent au moins une dizaine d’heures dans le gros intestin, long de 1,50 m en moyenne. Le côlon les fait progresser en contractant ses parois (environ 2 fois par heure), tout en absorbant en grande quantité de l’eau chargée d’électrolytes (sodium, potassium…). Les déchets déshydratés sont stockés dans le rectum, puis évacués sous forme de selles.
Des milliards de bactéries actives
Champion de la biodiversité, notre côlon abrite une flore bactérienne incroyablement abondante et variée : des milliers de milliards d’individus, de plusieurs centaines d’espèces différentes ! Les bactéries amies nous protègent contre les ennemies (salmonelles et autres agents infectieux) tout en achevant de dégrader les résidus. Leur présence permet aussi de fabriquer presque toutes les vitamines B et K dont l’organisme a besoin. Inconvénient inévitable, l’activité de la flore intestinale produit des gaz : au moins 0,5 litre par jour !
Perturbations du transit
La progression des matières dans l’intestin nécessite de grandes quantités de fibres végétales. C’est pourquoi le manque de fibres dans l’alimentation est à l’origine du plus fréquent des troubles du transit : la constipation. Doté de terminaisons nerveuses, le côlon est sensible aux émotions et réagit aussitôt aux situations stressantes. Chez les enfants, par exemple, les craintes liées à la vie scolaire se traduisent souvent par des maux de ventre.
Colopathie fonctionnelle
On estime qu’au moins un adulte sur dix souffre de colopathie fonctionnelle. Ce trouble banal et bénin affecte le fonctionnement du côlon de façons très diverses selon les personnes : douleurs, spasmes, constipation et/ou diarrhée, flatulences, ballonnements, borborygmes… Le diagnostic de colopathie fonctionnelle est établi lorsque toute autre cause organique a été éliminée. La première mesure pour apaiser «l’irritation» du côlon concerne l’hygiène de vie. Bien entendu, devant des symptômes apparus ou aggravés brusquement, accompagnés de saignements ou d’altération de l’état général, on consultera sans attendre.
À surveiller après la cinquantaine
À partir de 50 ans, la vigilance s’impose face aux tumeurs bénignes (polypes) et à leur risque de cancérisation. Au moindre doute, en particulier s’il existe un antécédent familial ou personnel, le médecin conseillera des examens réguliers (recherche de sang dans les selles, coloscopie éventuelle).
Les remèdes-douceur recommandés
- Fenouil (graines) : contribue au bon fonctionnement du tube digestif.
- Matricaire (capitules) : contribue à une bonne digestion en agissant notamment sur les flatulences.