Jamais en crise, le foie !

Eh non, notre foie ne connaît pas la crise. Cet organe vital assume de multiples fonctions sans nous faire souffrir. Mais il vaut mieux éviter de le surmener par des excès alimentaires. Les explications de Véronique Labouyrie, pharmacien.

Cent mille lobules au travail

Le foie est l’un de nos organes les plus volumineux (1,5 kg en moyenne). Formé de deux gros lobes et d’un plus petit, il est irrigué par l’artère hépatique et la veine porte. Cette centrale chimique fonctionne à partir d’unités individualisées : environ 100 000 lobules de 1 mm de large. Chaque lobule se compose de cellules spécialisées, les hépatocytes.
 

Régulation et digestion

Le foie a un rôle majeur dans notre métabolisme. Il intervient notamment sur le taux de sucre dans le sang, en le stockant sous forme de glycogène, puis en le libérant pour nous fournir de l’énergie.
Le foie a pour mission de fabriquer la bile, indispensable à la digestion des graisses. Stockée dans la vésicule biliaire, la bile est déversée au fur et à mesure des besoins, par le canal cholédoque, dans le duodénum puis l’intestin grêle. C’est là que les sels biliaires, aidés du suc pancréatique, dégradent les corps gras contenus dans les aliments ; cette transformation permet à l’organisme d’assimiler les lipides. Après la digestion, c’est encore le foie qui libère le cholestérol puis assure sa dégradation.
 

Filtrage et détoxification

Le foie contrôle en permanence le sang qui le traverse. Ses cellules éliminent les déchets organiques, les résidus de médicaments, les polluants et autres toxiques. Ce filtre vital participe ainsi à l’épuration de notre organisme.
 

Les maladies du foie

Par son rôle de filtre, l’organe est exposé aux intoxications et aux maladies de surcharge. L’hépatite est une maladie inflammatoire, liée à un virus ou à l’abus d’alcool, qui peut régresser mais aussi dégénérer en cirrhose ou en cancer. En revanche, l’organe n’est pas responsable de la fameuse «crise de foie» ! Les symptômes incriminés (nausées, vomissements, céphalées…) correspondent en fait à une indigestion. Après un repas trop copieux ou trop gras, la bile ne peut être sécrétée en quantité suffisante. La vésicule et le canal cholédoque produisent un effort excessif, entraînant parfois des spasmes. Ces malaises digestifs peuvent être soulagés avec l’aide de plantes médicinales.

Retrouvez des informations sur la plante évoquée dans cet article

Fenouil

Foeniculum vulgare Mill.