Faire passer un mal de tête sans médicament

Utiliser les médicaments conventionnels lorsque l’on en a vraiment besoin et trouver des solutions naturelles aux petits maux du quotidien… Un adage qui mérite aussi de s’appliquer aux maux de tête dont nous nous plaignons si souvent. Pour soulager mais aussi prévenir ! 

Les médicaments antalgiques : à prendre avec précaution

Le Dr Jean-Michel Morel, médecin généraliste, rappelle que les antalgiques en vente libre, même le paracétamol, qui est la molécule la plus utilisée au niveau mondial, ont des effets secondaires qui ne sont pas anodins. Dans aucun cas, on ne doit en consommer quotidiennement ou très régulièrement sans avis médical. De même, on ne doit pas en prendre à titre préventif comme cela peut être le cas chez les personnes qui ont tendance à avoir mal à la tête, pour éviter un nouvel épisode douloureux. Si des personnes prennent fréquemment des antalgiques pour soulager des maux de tête occasionnels, parfois en quantité trop importante, la douleur par un effet rebond peut devenir chronique. Sans aller jusque-là, l’efficacité peut être réduite si la prise est fréquente. Sur le site Ameli.fr, l’Assurance Maladie1 conseille d’arrêter la prise d’antalgique dès que la douleur a disparu. Si la douleur persiste au-delà de 5 jours ou réapparaît malgré la prise d’antalgique, il est recommandé de ne pas reprendre le traitement et de consulter son médecin.

Soulager les céphalées sans médicament, c’est possible !

Si les céphalées ne sont pas secondaires à une pathologie, mais s’inscrivent dans un contexte de stress et de tension, il est possible d’agir naturellement de façon globale et durable. Le Docteur Morel conseille de tenir un agenda. Noter de façon simple les jours et les heures des crises ainsi que le contexte (problèmes familiaux, professionnels, moment des règles…) permet de prendre conscience de ces phénomènes et surtout de commencer à trouver des solutions. Le Docteur Morel nous invite à remarquer que les maux de tête s’installent souvent au moment où l’on relâche après un effort particulier, une journée difficile, un moment intense de concentration… Le phénomène de tension intérieure accompagné d’une vasoconstriction cérébrale étant plutôt en lien avec l’activation du système nerveux sympathique. 

Marie-Christine - 53 ans : "J’ai observé que mes maux de tête apparaissaient toujours le vendredi soir au moment où je décompresse de ma semaine. J’avais l’habitude de faire du sport le week-end et j’ai décidé de décaler mes séances en semaine. Tout de suite cela m’a permis de décharger plus régulièrement et d’éviter de cumuler les tensions."

Sébastien - 49 ans : "Durant le confinement, j’ai adopté un rythme de travail différent : je commençais plus tard ma journée ce qui me permettait de dormir un peu plus le matin. Durant cette période je n’avais plus mes maux de tête habituels qui commençaient généralement en tout début d’après-midi. Du coup, quand le travail a repris en présentiel, j’ai demandé à garder ce rythme un peu décalé par rapport à mes collègues. Depuis que j’assume le fait de ne pas être du matin, cela va beaucoup mieux !"

Sidonie - 22 ans : "Quand j’ai préparé mon concours, chaque soir j’étais tellement tendue que j’avais des douleurs au niveau des cervicales et de la tête. Je savais qu’il n’était pas bon de prendre trop de médicaments, c’est pourquoi j’ai fait quelques séances avec une sophrologue. J’ai appris à respirer plus bénéfiquement et j’ai conscientisé la présence de tensions en lien avec le stress, le surmenage, la pression. Depuis, je sais faire des pauses et me relaxer dans la journée… sans culpabiliser."

Les solutions non médicamenteuses contre les maux de tête

  • Reposer les yeux : en détournant le regard des écrans ou en fermant les yeux 5 minutes.
  • S’isoler dans un environnement plus calme ou a minima réduire les sollicitations sensitives (baisser la musique, la lumière…).  
  • S’hydrater et se rafraîchir le visage.
  • Manger un aliment sucré en cas d’hypoglycémie.
  • Se masser les cervicales, le cuir chevelu et le visage pour aider à décrisper les muscles contractés. Utiliser 1 goutte d’huile essentielle de Menthe poivrée pour se masser les tempes, en prenant soin de ne pas rentrer en contact avec la région des yeux.
  • Se mettre doucement en mouvement (aller marcher, faire des moulinets avec les bras…). 
  • Respirer profondément pour évacuer les tensions nerveuses et mieux oxygéner le cerveau.
  • Dès les premiers signes d’inconfort, prendre un extrait concentré de Grande camomille, la plante traditionnellement utilisée en cas de maux de tête.

Les bonnes résolutions pour éviter que la douleur ne réapparaisse

  • Surveiller régulièrement sa posture au travail (bonne installation devant l’écran, bonne luminosité…). Veiller à se tenir bien droit, pas trop penché en avant, en particulier en cas d’utilisation régulière du téléphone. Les épaules doivent rester basses et détendues, la bouche légèrement entre-ouverte et la mâchoire relâchée.  
  • Se tourner vers des pratiques qui améliorent la gestion du stress : sophrologie, autohypnose, yoga, méditation… pour mieux faire face aux imprévus, aux contrariétés, à la charge mentale quotidienne.
  • Veiller à un bon sommeil et à une alimentation variée et équilibrée : ne pas laisser la fatigue devenir chronique, éviter les écarts et les excès.
  • S’accorder chaque jour des moments plaisants (un bain, un temps de lecture ou de musique, une petite marche, un automassage, un rendez-vous avec un(e) ami(e), une tisane de plantes relaxantes…).
  • Lutter contre la sédentarité : favoriser une activité physique quotidienne modérée (marche ou vélo comme moyen de transport, étirements le matin…) plutôt qu’une activité occasionnelle et intense.
  • Dans les périodes exceptionnelles de surmenage (déménagement, charge excessive professionnelle ou familiale, réorganisation…), prendre régulièrement de la Grande camomille pour aider à éviter l’apparition de douleurs.

N'hésitez pas à demander l’avis de votre médecin ou le conseil de votre pharmacien.

1 https://www.ameli.fr/lot/assure/sante/medicaments/utiliser-recycler-medicaments/utiliser-antalgiques