Fréquence des règles douloureuses en France
Naturactive : - A quel point les dysménorrhées sont-elles fréquentes chez les femmes ?
Caroline Brochet : - Les dysménorrhées sont une réalité pour une très grande majorité de femmes : 9 femmes sur 10 ont déjà souffert de dysménorrhées au cours des 12 derniers mois. Il existe une étude observationnelle récente (Burelli et al., 2021) sur un groupe de plus de 4 000 femmes, qui montre que les problèmes liés aux menstruations représentent en France le deuxième motif de consultation en gynécologie chez les jeunes femmes de 15 à 25 ans, après la contraception et avant le suivi de routine.
- Que répondre aux patientes qui se plaignent de douleurs de règles ?
- Je rappelle que les menstruations sont un processus physiologique qui se traduit par des contractions involontaires du myomètre pour évacuer la couche superficielle de l’endomètre. Mais ce n’est pas parce les menstruations sont un phénomène naturel qu’il faut banaliser cette douleur. Être une femme ne doit pas justifier de souffrir. Ce n’est pas parce que ces douleurs s’expliquent scientifiquement que nous devrions accepter qu’elles soient subies. Et il existe fort heureusement des solutions que nous pouvons adapter en fonction des patientes.
Libérer la parole et oser parler des règles douloureuses
Naturactive : - Les douleurs de règles vous semblent-t-elles suffisamment entendues ? Les femmes et les sages-femmes en parlent-elles assez ?
Caroline Brochet : - Bien sûr qu’il existe un tabou autour des règles ! Mais si les femmes se taisent trop souvent, c’est aussi parce que les professionnels de santé ne les écoutent pas toujours. Il faut que nous incitions les femmes à parler. Les sages-femmes sont les expertes de la maïeutique. Et la maïeutique, ça signifie l’art d’accoucher. Alors envisageons la maïeutique non pas seulement au sens obstétrical du terme mais également au sens philosophique ! Les sages-femmes ne sont pas uniquement là pour aider les femmes à mettre au monde leur enfant. Nous sommes aussi là pour adopter une attitude qui aide les femmes à être dans le « oser dire », afin qu’elles accouchent de leurs mots et mettent des mots sur leurs maux. Il est nécessaire d’accueillir leur parole avec bienveillance, de les inciter à parler et de les écouter.
- Comment encourager les femmes à parler de règles douloureuses ?
- Il me semble important, lors d’une première consultation de gynécologie, de les questionner de manière systématique sur leurs menstruations : la régularité, l’abondance du flux, la douleur. Concernant cette douleur, on peut en mesurer l’intensité par des outils simples : par exemple une échelle numérique (EN) de 1 à 10 ou une échelle visuelle analogique (EVA) qui correspond à une réglette avec des visages plus ou moins grimaçants. L’écoute, et j’insiste là-dessus, est primordiale car elle témoigne de la prise en compte de la plainte et constitue toujours le premier pas vers la mise en place d’une action thérapeutique qui aboutira à une amélioration de la santé des femmes.
- Lors de la première consultation, quels sont vos conseils ?
-Avant de prodiguer des conseils, pour s’assurer qu’ils soient justes et adaptés à la patiente, il est important de mener un interrogatoire qui nous permettra d’éliminer toute situation pathologique. En effet, cet entretien nous mènera peut-être à prescrire des examens complémentaires. Je pense notamment à l’endométriose, à l’adénomyose ou aux fibromes utérins nécessitant l’avis d’un gynécologue. L’importance du diagnostic est fondamentale pour éviter toute errance diagnostique des patientes concernées. Lorsque toute situation pathologique a été éliminée et qu’il s’agit bien de dysménorrhées physiologiques, une prise en charge non médicamenteuse peut être proposée.
Solutions pour une prise en charge des règles douloureuses
Naturactive : - En consultation, quelles approches privilégiez-vous ?
Caroline Brochet : - S’il s’agit de dysménorrhées bénignes, alors il me semble que l’action thérapeutique proposée doit être graduelle et adaptée aux plaintes de la patiente. Il existe des méthodes simples et efficaces. La femme peut se reposer, s’allonger, se mettre en position fœtale (recroquevillée), se masser le ventre, se changer les idées en lisant par exemple, dormir aussi bien évidemment. Mais lorsque la femme a des obligations qui l’empêchent de pouvoir se reposer, il existe aussi des méthodes discrètes que l’on peut utiliser en société : la thermothérapie avec l’utilisation de thermopatch ou de petites bouillottes. Et si tout cela n’est pas suffisant, avant de recourir aux médicaments dont les effets secondaires peuvent être importants (et je pense particulièrement aux anti-inflammatoires non-stéroïdiens ou AINS), il existe des plantes médicinales contre les règles douloureuses et des huiles essentielles que nous pouvons proposer aux patientes.
- Que pensez-vous de la formule "Règles Douloureuses BIO" disponible en pharmacie sous la marque Naturactive. Un précieux mélange de Grande camomille et d’Achillée millefeuille.
- Il est vrai que ce produit présente l’avantage de combiner deux plantes différentes qui vont avoir des actions complémentaires. La Grande camomille est reconnue pour ses propriétés apaisantes et recommandée pour son action relaxante musculaire. Elle favorise donc le confort de la femme pendant les cycles menstruels. L’Achillée millefeuille, elle, est connue pour agir sur les crampes abdomino-pelviennes périodiques. Donc entre amélioration du bien-être de la femme pendant son cycle et diminution des crampes menstruelles, ce complément alimentaire est adapté aux dysménorrhées. D’ailleurs, une étude* d’efficacité a été menée sur ce produit, qui montre que 93% des patientes sont totalement ou partiellement soulagées en moins d’une heure. Cette formule est donc une alternative intéressante à proposer soit en première intention pour graduer les solutions, notamment chez la jeune femme, soit en deuxième intention, pour les femmes qui souhaitent moins médicaliser leur prise en charge et se tourner vers des produits plus naturels.
Sources :
Burelli S. et al., 2021. Principaux motifs de la première consultation gynécologique chez les jeunes femmes françaises de 15 à 25 ans. Revue d’épidémiologie et de santé publique, juin.
Etude quantitative menée auprès de 91 utilisatrices âgées de 18 à 45 ans, sujettes aux règles douloureuses, à raison de 1 à 3 gélules par jour ; étude réalisée par un institut indépendant pour Naturactive/Pierre Fabre, 2020.