Comment éviter le stress de la rentrée ?

Naturactive : - Rentrée scolaire et stress : cette période est-elle toujours compliquée ?

Dr Frédéric Chapelle : - En règle générale, oui. On passe d’un rythme de vacances plutôt détendu et sans pression, à un rythme soutenu avec des horaires règlementés associé à moins de libertés. À la maison repartent les petites bagarres quotidiennes pour imposer ce rythme à tous, petits et grands. Ceci dit, le rythme a du bon. Notre vie est rythmée en permanence par le cycle des saisons, le jour et la nuit, la physiologie de notre organisme via, entre autres, les sécrétions hormonales…

- Vous dites qu’il faut avoir une sorte de flexibilité ?

- Faire l’expérience de changements de rythme est crucial : c’est tout le propre de la gestion du stress. Si vous êtes sur un mode de vie trop rigide, le moindre changement, le moindre échec sera vécu difficilement. Il est bon d’avoir la capacité de vivre un rythme, mais d’avoir aussi la capacité d’en changer rapidement. L’alternance périodes de vacances et périodes de travail amène à cette souplesse.

- Cette année, nos rythmes ont été chamboulés à cause de la Covid…

- Si le stress est en général prédominant à la rentrée, cette année il nous a accompagnés tout au long des mois et ne nous a pas quittés. La notion de stress a pris toute sa valeur, et tout le monde - sans exception je pense - a pu se confronter à la réalité de faire face à un événement inattendu que l’on ne maîtrisait pas et dont on ne connaissait pas l’évolution. Un climat d’insécurité majeur s’est installé, ainsi qu’une remise en question de nos fonctionnements de vie, à la fois familiale, sociétale et économique. Nous avions un ennemi en commun et nous avons dû réagir collectivement. Chacun a fourni de gros efforts, et il est bien normal de ressentir de la fatigue. Les vacances d’été étaient très attendues !

- La rentrée s’annonce-t-elle plus anxiogène ?

- Je vois bien que de nombreux parents s’inquiètent : nos adolescents et nos enfants, qui ont passé une année scolaire incomplète, pourront-ils retrouver facilement le chemin de l’école ? Il faut savoir que nous, les humains, avons une capacité d’adaptation particulièrement importante, c’est bien pour cela que depuis des millénaires notre espèce survit, contrairement à d’autres. Sans compter que les plus jeunes ont une faculté d’adaptation bien plus grande que les adultes. Peut-être aussi parce qu’ils ne voient pas tous les enjeux… Cette année, contrairement à la rentrée dernière où nous étions plus insouciants, nous nous préparons à l’éventualité de voir ressurgir certaines mesures restrictives. Mais rassurons-nous ; même si le virus est toujours présent en septembre, nous avons déjà appris beaucoup…

- Justement, qu’avons-nous appris de cette crise ?

- Comme chaque fois que nous sortons d’une expérience compliquée, nous avons maintenant des éléments sur lesquels nous pourrons nous appuyer, une manière de nous organiser pour mieux faire face. Pas de doute, nous tirons toujours des bénéfices des apprentissages passés ! Nous avons expérimenté des outils efficaces comme les masques, le gel, les vaccins… Nous avons expérimenté certaines de nos capacités, dont celle que nous avons de nous remettre en question et d’identifier ce qui est essentiel pour nous. Cette crise nous a aussi donné l’occasion d’accorder davantage de valeur au présent.

- Toute une philosophie de vie !

- Oui, la crise nous a appris qu’il y a urgence à profiter ! C’est comme si on allait chercher le bonheur par anticipation de peur d’en être privé par la suite. Je pressens donc une rentrée différente : avec plus d’attentes, plus d’envie d’être présent à soi et aux autres. Il y a une urgence aussi dans la relation ! En arrivant dans une nouvelle école, en commençant un nouveau travail, pas de temps à perdre : il faut aller à la rencontre des autres. Les liens doivent être tissés au plus vite, car ils se révèleront peut-être précieux en cas de mesures de distanciation sociale. Rappelons-nous, comme disait Aristote, que l’Homme est un animal social. Il a un besoin vital d’être en groupe. Les travaux réalisés sur les risques psychosociaux en entreprise montrent que les carences au niveau des relations sociales au travail sont un grand pourvoyeur de troubles anxieux et de troubles dépressifs, bien avant les problématiques d’horaires, de conditions de travail, de conflits de valeur… Au travail, mais aussi dans les autres sphères de la vie, auprès de nos semblables nous venons nous ressourcer, puiser notre énergie, trouver du soutien et être nous-mêmes des soutiens.

- Que peut-on également mettre en place pour aller au mieux ?

- Rappelons les éléments classiques de la gestion du stress, particulièrement indispensables à la rentrée. Tout d’abord une activité physique régulière qui permet des décharges hormonales apaisantes, une meilleure estime de soi et la possibilité d’interagir avec les autres. Un sommeil de qualité pour bien récupérer et préserver une humeur stable*. Une alimentation saine et équilibrée, sans pour autant se priver de petits extras. Un apéritif ou une pâtisserie rimeront d’autant plus avec plaisir qu’ils seront exceptionnels ! En plus de toutes ces mesures, si la rentrée est source d’appréhension, il peut être judicieux de prendre des plantes en anticipation, en particulier pour protéger le sommeil et lutter contre le stress. Dans ces domaines, la mélisse, la valériane, la passiflore fonctionnent bien. La meilleure façon de gérer son stress reste toujours d’éviter son apparition, en mettant en place des stratégies et en trouvant ses propres solutions.

*Étude réalisée par un institut indépendant pour Naturactive / Pierre Fabre.

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